En 2014, le pape François s'adressant aux instituts séculiers a dit : « Ne perdez jamais l’élan de marcher sur les routes du monde, la conscience que marcher, même d’un pas incertain ou en boitant, est toujours mieux que d’être immobiles, enfermés dans ses propres interrogations ou dans ses propres certitudes. »
Je suis infiniment reconnaissante des vingt dernières années passées comme membre des oblates, auxquelles je me suis jointe en 2004. Ce fut une période de croissance et d'apprentissage durant laquelle j'ai approfondi ma relation avec Dieu. En faisant partie de cette communauté, j'étais dans un environnement d'entraide qui m'a permis de vivre ma foi d'une manière unique et de prendre part pleinement au monde autour de moi. Si je n'avais pas répondu à l'appel de Dieu pour me consacrer à lui comme oblate, ma vie aurait été passablement différente.
Je suis reconnaissante aussi des relations amicales que j'ai nouées, de l'accompagnement spirituel que j'ai reçu et des occasions de rendre service qui se sont présentées. Être membre d'un institut séculier m'a permis d'intégrer ma vie spirituelle à mon quotidien et de tendre vers la sainteté en accomplissant mes responsabilités et mes engagements chaque jour.
Je vois, dans le rythme des saisons, le cycle de la vie et de la mort, et cela me rappelle la nature éternelle de la présence divine. Mon seul frère, David, est mort en février à 63 ans. Il était handicapé et bien qu'il ait vécu les 23 dernières années dans un centre de soins de longue durée, je me suis beaucoup occupée de lui. Même s'il avait un retard de développement, nous étions très proches et il me manque chaque jour. La peine est un lourd fardeau à porter et elle touche tous les aspects de ma vie en ce moment. Cette perte représente une des expériences les plus difficiles que j'aie eue à vivre. Mon chagrin affecte mes jugements au quotidien et je dois faire bien attention à cela. Maintenant, tout ce que je peux faire est de prier pour lui, même si je me doute bien qu'il a gagné un laissez-passer express pour les bras aimants de Jésus.
Vivre une vie consacrée implique souvent un engagement à rendre service, que ce soit à travers un ministère officiel, du bénévolat ou simplement selon ses valeurs dans ses relations quotidiennes. Avoir un impact positif sur la vie des autres peut être très gratifiant. J'ai travaillé pendant 40 ans comme infirmière autorisée et quand j'ai pris ma retraite, je me suis sentie un peu perdue. Par ailleurs, David avait besoin de plus en plus de soins à mesure que sa santé déclinait et j'ai pu rester près de lui. J'ai aussi fait du bénévolat pendant sept ans dans des unités de soins palliatifs, à Perth, Kanata et Ottawa; j'ai arrêté au début de la pandémie de COVID 19. Maintenant, je fais partie d'une équipe de soins palliatifs au Royal Ottawa Place, où mon frère a vécu. J'y ai été bien accueillie par l'équipe alors qu'elle commençait à instaurer des politiques et à organiser une formation pour le personnel.
En tant qu'oblate, j'essaie de vivre simplement, ce qui incite à vivre d'une façon plus réfléchie et plus consciente. En priorisant les valeurs spirituelles plutôt que matérielles, j'ai trouvé la paix dans mon quotidien et je suis plus lucide.
En préparation du Jubilée de 2025, dont le thème est « Pèlerins de l'espérance », le pape François a désigné 2024 année deprière. L'accent mis sur leNotre Père nous fournit une belle occasion de retourner aux bases de la prière.
Le Notre Père est fondamental dans la chrétienté. Consacrer une année pour mieux comprendre cette prière et approfondir notre rapport à elle peut m'aider à consolider ma foi et ma relation avec Dieu. La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a fait appel à l'expérience de la professeure Josephine Lombardi pour guider notre réflexion et notre façon d'interpréter le Notre Père. À cet effet, Mme Lombardi a présenté quatre webinaires, en avril 2024. Chaque membre de mon équipe a écouté ces webinaires de son côté, puis nous nous sommes rencontrées deux fois par Zoom pour en discuter. Ce fut très enrichissant pour notre équipe.
Je m'appuie sur « nouveaux départs et recommencements », tel qu'écrit dans nos Constitutions. Je compte sur la grâce divine pour rester fidèle et constante dans mes efforts pour vivre la spiritualité des Oblates missionnaires de Marie Immaculée.
Judi Mallett
Ottawa, juillet 2024
