Bien sûr, il y a plusieurs raisons que maintenant nous trouvons pour avoir peur, mais Jésus nous enseigne aujourd’hui que l’Amour est le seul capable de la vaincre.
Nous sommes une génération de cubaines et cubains très privilégiés, nous assistons à un changement profond social et politique…Comme Église, nous vivons le non-imaginable, très près de ce qu’ont vécu les premiers chrétiens au temps des catacombes.
Nous avons été témoins de l’expérience d’une vie de foi au milieu de l’hostilité.
Nous avons vécu une période spéciale sans perdre l’enthousiasme et la joie, époque d’invention. « Rappelons-nous les savons faits à la maison et les biftecks de pamplemousse »… et tant d’autres choses…
Nous avons vécu l’expérience de la visite de trois Papes.
Un jour le père Miyares, président de la Concur, me demanda d’accompagner un prêtre de la CLAR dans tout le pays. Et étonné me dit : « Comment se fait-il que partout où nous arrivons, tous te connaissent? »
Parce que pour nous, c’est bien normal : l’Église de Cuba de St Antonio à Maisi (de l’est à l’ouest) est une grande famille.
Nous avons vécu l’interdiction du dollar, l’expérience de deux monnaies dans le pays, le carnet de rationnement sur tout, les changements économiques, le progrès technologique avec l’informatique, la digitalisation, etc…communs à l’humanité. Nous avons vu naître les enfants qui ne levaient pas la tête par faiblesse et qui maintenant sortent presqu’en marchant de leur berceau.
Enfin, nous terminons avec cette expérience difficile au niveau de la planète, du Coronavirus et la célébration de la Semaine Sainte à la maison. Que nous reste-t-il de plus à vivre… nous ne le savons pas mais c’est bien. Je veux remercier Jésus au Saint Sacrement dans l’autel de mon cœur, pour tant d’amis et amies avec qui j’ai pu partager cette vie qui a été une amitié inconditionnelle soumise à l’épreuve du silence, de la distance et de la maladie. Plusieurs sont partis, mais je suis certaine que la fête et la joie de la rencontre se maintiennent intactes comme durant les meilleurs moments de cette vie.
Ces paroles viennent de mon cœur, aujourd’hui Jeudi Saint et se dirigent à ceux qui ont ressenti cette alliance d’amour qui fut scellée dans le grand banquet de la Cène du Seigneur, comme une perpétuelle action de grâces.
Ceux et celles qui sont arrivés à la dernière heure ne sont pas exclus, ils ont rencontré le fil de la résonnance intérieure de l’amitié qui est sans fin. Parce que si c’est de l’amitié vraie, nous y restons FIDÈLES.
Hilda M.
Avril 2020